PH Zoumana S./MINGA dans une galerie d'expo photos du CFP.
PH Zoumana S./MINGA dans une galerie d’expo photos du CFP.

Bientôt la journée internationale de la Femme. Une autre journée. Une autre occasion de poésie féministe aussi débridée qu’intéressée. Un autre tremplin de m’as-tu vu politiques dégingandés en mal de reconnaissance pour chanter aux femmes leurs sérénades enflammées auxquelles eux-mêmes ne croient pas ! La Femme. Le boulevard du genre qui semble conduire tous ceux qui l’empruntent au pays merveilleux de l’égalité, de la liberté et de la prospérité, en passant par la justice. La femme, mot de passe fétiche pour entrer dans le cercle fermé de certains  partenaires techniques et financiers. C’est cette femme-sésame qui est souvent louée, honorée.

Mais les vraies femmes, celles qui se battent au quotidien pour entretenir des enfants qui sans elles seraient abandonnés à la rue; celles qui, contre vents et marées se sacrifient pour protéger la dignité de leur foyer quand le mari pour une raison ou une autre ne travaille pas ou ne travaille plus; celles qui subissent toutes les humiliations par sexisme, par racisme ou tribalisme, c’est-à-dire par méchanceté mais qui font tout ce qu’elles ont à faire pour donner le sourire là où il faut… ces femmes-là, on les ignore, parce qu’elles sont anonymes, sans visages.

Et pourtant, ce sont elles qui ont besoin de reconnaissance ! Elles ne le demandent même pas, mais la société ne doit pas toujours les ignorer. Il faut qu’elles comprennent que leurs actes sont louables et qu’elles rendent ainsi un grand service à l’humanité. Parce que toutes les femmes ne sont pas dignes de louanges ! On sait que des femmes abandonnent ou tuent leurs enfants; on sait que des femmes mentent, volent et violent; on sait que de nombreuses femmes sont à la tête de grandes organisations criminelles de par le monde; on sait que des femmes portent des ceintures d’explosifs  pour massacrer d’autres êtres vivants par fanatisme…

Les rossignols du 08 mars doivent comprendre que les mots resteront toujours des mots et que les femmes battantes resteront toujours dans leur misère si des actes forts ne sont pas posés pour la soutenir, pour l’aider à aider le monde afin que la Lumière, l’Amour et la Sagesse dans la Vérité triomphe de l’obscurité, de la haine et de la bassesse dans le mensonge.

Il y a trop de sel dans la soupe servie aux femmes le 08 mars parce qu’il y a trop de zèle à vouloir la défendre, l’honorer, la valoriser, comme si ce sont les mots qui reconstruisent un honneur bafoué, une dignité piétinée.

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Ce matin, quand ma nièce Mariame de la Bibliothèque du District d’Abidjan qui est une grande activiste du livre, m’a dit merci pour l’avoir félicitée pour tout ce qu’elle fait, le texte suivant s’est imposé à moi pour elle et à travers elle pour toutes les femmes combatives du monde :

« C’est toi qui es à remercier, toi la Flamme vivante de la culture en Côte d’Ivoire qui nous donne envie de redonner vie à nos rêves d’enfants autour du livre. Toi qui par tes actes nombreux et variés, nous sors de la torpeur, de la lenteur, de la timidité pour entrer dans la danse de la valorisation de la lecture pour mieux nous connaître, pour connaître les autres… Merci à toi, la Femme qui mérite d’être célébrée chaque jour.
C’est dommage que dans nos sociétés aujourd’hui on ne parle pas toujours de ceux et de celles dont on devrait toujours parler.
Merci, ma nièce, Femme vivace. Que Dieu te donne la force de veiller sur les pépinières que tu entretiens dans ce jardin merveilleux dans lequel tu travailles sans répit et sans dépit.
A travers toi, je veux ainsi rendre hommage à toutes les femmes du monde qui ne se contentent pas d’être femmes mais qui font de leur féminité une source d’inspiration positive, une source de lumière et de sagesse, une source de vraie Vie. 365 jours ne suffiraient même pas pour vous rendre l’hommage que vous méritez, a fortiori…
Merci. »