Il est de teint clair, avec un visage dont la candeur juvénile ne trahit pas la trentaine qu’il n’est pas loin d’atteindre. Ses grands yeux donnent à son regard un charme de voyeur intellectuel. Il se nomme Yaméogo Achille Marie-Brice. Il est né le 04 mars 1991 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Après son parcours scolaire à Abobo, et son baccalauréat en 2009, il va entrer à l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour des études en lettres modernes.

C’est avec plaisir que nous vous invitons à la découverte de ce jeune auteur de deux livres, un roman et un recueil de poèmes, qui semble avoir la poésie dans l’âme.

Achille Marie-Brice Yaméogo, l’écrivain-poète

La rencontre avec l’écriture

A la vérité, mon amour pour la chose littéraire est né à l’âge de dix ans. Mon père était un amoureux de la lecture. A la maison, il avait accumulé un grand nombre de livres. Il s’était, par la même occasion, construit une petite bibliothèque personnelle. Je me souviens que, par moments, il me racontait des histoires drôles, des contes pour me faire aimer les livres. Quand je fus en âge d’aller à l’école, c’est tout naturellement que je lisais les livres de papa pour me distraire. J’ai fini par intérioriser cette habitude si bien que je décidai de devenir un jour écrivain, lorsque je fus en classe de troisième. Ce rêve m’a toujours hanté jusqu’à ce que je le réalise aujourd’hui. Et je remercie Dieu pour cela.

Les épreuves du parcours

Comme tout homme, ma vie n’a point été un fleuve paisible. Lorsque je décidai de devenir écrivain, je me heurtai à plusieurs difficultés. A l’école, par exemple, j’essuyais les moqueries de mes amis, lesquels tentaient à chaque fois de me décourager. Personne ne croyait véritablement à mon rêve. C’est donc tout seul que j’ai construit entre quatre murs mes écrits. A cela s’ajoutent les énormes sacrifices consentis en termes d’efforts intellectuels et de démarches pour donner vie à mes livres.

Le choix du genre littéraire

Pauca meae est le symbole de mes débuts dans l’univers de l’écriture. J’ai choisi, pour mes premiers pas, d’écrire de la poésie, car c’est un genre que j’affectionne énormément. La poésie m’offrait plus de possibilités et de liberté. A travers la poésie, je pouvais sonder l’âme humaine, déceler ses vices, son ridicule, ses peurs… Je peux également dire ce que je ressens.

Participation à des projets ou activités littéraires

J’ai participé à des ateliers et à des concours d’écriture. L’an dernier [Ndlr : 2019], j’ai pris part au concours d’écriture dénommé Madeleine Tchicaya. J’ai également été invité à présenter mon œuvre poétique sur la chaîne de télévision panafricaine Africa24, à la faveur d’une interview.

A ton avis, quel est le rôle de la musique dans la société ?
Réponse : La musique

Un projet à cœur ?

Bien entendu, j’ai des projets qui s’échelonnent dans le temps. A court terme, je dirai que je compte poursuivre des actions relatives à la promotion de mes ouvrages, et aussi, prendre part à des interviews afin de me faire connaître du grand public. A moyen terme, j’ambitionne d’achever très bientôt un deuxième ouvrage afin de le publier dès l’année prochaine.

Des conseils aux jeunes qui voudraient embrasser l’écriture

Je conseillerais aux jeunes qui voudraient embrasser l’écriture de consacrer beaucoup de temps à la lecture. C’est à mon avis la condition sine qua non de toute réussite dans ce métier.

Une autre passion ou un autre passe-temps en dehors de l’écriture ?

En dehors de l’écriture, j’aime pratiquer le sport, notamment le football, et écouter de la musique.

Pourquoi ces passions et pas d’autres ?

Le sport et la musique participent à l’équilibre physique et mental de l’écrivain. Ce sont mes sources d’inspiration.

Qu’est-ce que tu n’aimerais jamais qu’on te demande de faire ?

Je ne mentirai ou ne trahirai jamais mes principes pour de l’argent.

Que conseillerais-tu de façon spontanée à quelqu’un qui venait te dire qu’il s’ennuie ?

Je conseillerais à ce dernier le vice impuni appelé « la lecture ».

Les trois mots de l’invité (l’invité nous donne trois mots de son choix et nous dit pour chaque mot, le mot qu’il lui inspire)

– Amour : tolérance.
– Dieu : pardon.
– Bonheur : vie.

Les 3 mots de la Rédaction (la Rédaction propose trois mots à l’invité qui dit instantanément à chaque mot le premier mot qui lui vient à l’esprit)

  • Voltaire : Candide.
  • Guerre : mort.
  • Roman : rêve.

Une personnalité-repère, un modèle ?

« Pauca meae » est une expression latine qui signifie littéralement « quelques vers pour ma fille ». Cette expression, je l’ai découverte pour la première fois dans Les Contemplations de Victor Hugo, où il consacra plusieurs pages à sa fille Léopoldine. J’ai été touché par ce livre. Dans mon livre, j’ai consacré toute une section à mon pays, la Côte d’Ivoire. Cette partie, je l’ai nommée « Pour ma Patrie ». Tout comme Hugo dédia son livre à sa fille Léopoldine disparue, j’ai écrit mon livre pour la Côte d’Ivoire.

Que souhaiterais-tu qu’on retienne de toi quand tu ne seras plus de ce monde ?

Si je devais quitter ce monde maintenant, j’aimerais qu’on retienne que j’ai contribué à rendre ce monde un peu meilleur.

Si après la mort, tu devais revenir encore au monde et que tu avais cette fois la possibilité de choisir ton sexe, reviendrais-tu avec le même sexe ou le changerais-tu ?

Sans hésiter, je reviendrais avec le même sexe. Être un homme me paraît plus avantageux qu’être une femme.

Si nous te demandions d’adresser un message particulier à quelqu’un,
à qui penserais-tu en premier et quel serait ce message ?

Mon message s’adresserait à mes frères Ivoiriens. La Côte d’Ivoire est certes jeune, mais elle a traversé plusieurs événements douloureux depuis son accession à l’indépendance en 1960. Les plaies occasionnées par les conflits armés sont encore béantes ; elle a donc besoin qu’on lui fasse des points de suture pour se rétablir de ses maux au risque de sombrer dans le chaos. J’invite nos politiques à plus de responsabilités, à ne considérer que l’intérêt de la nation.

En guise de conclusion, je tiens à remercier très sincèrement Rue233.com de m’avoir offert cette lucarne. Je souhaite beaucoup de succès à cette belle équipe dévouée à la cause des jeunes écrivains africains. Grand Merci !

Une conclusion qui se passe de tout commentaire. Bon vent, l’artiste !