Le 29 octobre dernier, les Maliens ont montré qu’une écrasante majorité soutient la Transition conduite par le binôme Assimi-Choguel (Ph. Internet)

Quand on comprend l’enjeu démoniaque du jeu douloureux qui se joue au Mali, organisé par la France ; quand on sait à quel point l’immense majorité du peuple soutient le binôme de commandement à la tête de la Transition, Assimi-Choguel et quand on lit, quand on écoute, certains Maliens se disant trop patriotes pour soutenir des « militaires putchistes » et un « Premier ministre de la rue », au mépris de tous les efforts que font ces dirigeants sur la braise d’une insécurité qui n’est pas leur création et d’une cherté de la vie qui n’est pas une exclusivité malienne, on peut comprendre à quel point certains fils du Mali ont vraiment perdu le nord, empêtrés dans de basses querelles personnelles, allant jusqu’à vendre, consciemment, l’âme du pays, leur patrie, à des ennemis dont ils n’ignorent pas le sombre dessein.

En lisant l’article du confrère Ali Diarra de la Lettre du Mali qui suit, j’ai compris qu’il y a encore des esprits lumineux, sereins et bien inspirés dans ce pays. Voilà pourquoi j’ai décidé de le partager. C’est si bien écrit qu’on ne peut pas le garder pour soi tout seul. Maliens, hauts les cœurs ! Bonne lecture.

Ce tandem choc qui fait baver la France
(Ph. Internet)

Déconcertés et apeurés par le succès du Premier Ministre au sein de l’opinion nationale et du respect et de l’attention qu’il a pu attirer sur notre pays, ceux qui ne voient que leurs assiettes sont à la manœuvre. A la solde d’une France à laquelle Assimi Goïta et Choguel Maïga ont enlevé le droit de parler au nom du Mali à l’ONU et ailleurs, ils se lancent dans une campagne désespérée pour diviser le Pm et le président de Transition, pour « l’intérêt du Mali » (sic).

En dénonçant l’œuvre criminelle de la France dans laquelle leur complicité ou leur duplicité ne font l’ombre d’aucun doute depuis plus de huit ans, le Premier ministre a secoué le cocotier là où il faut et assurer un écho perpétuel à la voix du Mali. Personne n’est dupe et tout le monde sait qu’après cet épisode, Macron sera dans une hystérie telle que rien ne l’arrêtera dans le recrutement d’apatrides et d’assoiffés du pouvoir, pour tenter de fragiliser et de déstabiliser la transition. Mais ce que Choguel a fait est imbattable. Imbattable, car c’est le combat des Maliens qui a commencé avant Choguel et qui lui survivra. Celui de l’affranchissement de notre peuple de l’indignité dans laquelle le colon français le maintient, par ruse, par manigance criminelle, par division et par exploitation de la cupidité de certains de ses fils.
Mais peut-on faire taire Choguel ? Choguel, même silencieux, parle. Porté par sa ténacité, son engagement, sa capacité d’analyse et de persuasion, l’auteur du livre sur le nord du Mali qui empêche la France de dormir, ne considère certainement pas quelques mois de primature comme la fin de son combat.

La France et ses ouailles doivent donc continuer à supporter Choguel, surtout s’il n’est plus Premier ministre et s’il a la possibilité de voyager, d’animer des conférences, ou encore celle très probable de se présenter aux élections présidentielles. Ainsi, il constituera le vrai cauchemar de la France et pourra revenir comme président de la République ou comme Premier ministre qu’on n’aurait pas le prétexte de considérer comme illégitime. C’est donc à la France de continuer à s’inquiéter et à perdre le sommeil. Le colonel Assimi Goïta a voulu être honnête avec le peuple malien et les amis du Mali en disant qu’on ne peut pas organiser les élections crédibles dans ces conditions, là où beaucoup seraient tentés de rafistoler des élections, d’installer des proches qui leur rendraient la main en suite. Choguel Maïga pouvait aussi donner la primature à un autre dossard du M5 et devenir candidat pour certainement ne pas perdre. Mais cette honnêteté des n°1 et 2 de la Transition a été interprétée comme de la faiblesse par certains, comme un artifice pour durer au pouvoir par d’autres.

Si la CEDEAO pouvait de bonne foi se tromper, les pions français encore debout savent bien ce qu’ils font. Ils savent la manipulation faite à travers M. Bolly, ex-représentant de l’organisation sous-régionale, travaillant pour le compte d’un candidat soutenu mordicus par Macron. Ce dernier hors du pays, continue à peser de tout son poids sur l’humeur des chefs d’État de la CEDEAO.

Non, les Maliens savent ce qu’ils veulent et les récents évènements ont encore renforcé leur conviction que la Transition travaille dans le sens des intérêts supérieurs et durables de notre peuple martyrisé.
Ce qui est réconfortant, c’est que Assimi Goïta est silencieux mais ni naïf, ni dupe, encore moins impressionné. Il sait le piège à lui tendu par des gens qui dans leur pathétique instinct de survie veulent diviser la poire de la transition en deux pour mieux la manger. Il sait les va-et vient d’anciens dignitaires du régime précédents alliés tous azimuts avec des chercheurs de pain, chez les présidents de la CEDEAO, pour empêcher la marche de libération de notre pays. Il sait que ce désir d’affranchissement, de paix et de liberté est plus ancien, plus ancré, plus porté que les hommes qui l’incarnent. Il sait que rien ne pourra arrêter notre peuple, ni les menaces, ni les sanctions, ni la faim ni la soif, ni la mort de certains d’entre nous. Le dernier des Maliens dignes se lèvera pour le combat.

Assimi et Choguel ont fait des millions d’Assimi et de Choguel, des millions de Sadio et de Diaw, Wagué et Koné des millions d’autres. Tous ceux qui défendent la République avant leur propre sécurité, avant leurs propres voyages, avant leurs propres avoirs, savent les risques et les sacrifices pour la Nation malienne, pour sa survie, pour sa dignité. Ceux qui en sont incapables ne peuvent ni comprendre, ni défendre, encore moins soutenir une telle marque de dignité. Aucun français ne détruira ou ne trahira son pays pour faire plaisir à un Malien. Ceux qui se cachent derrière des principes fallacieux parce que n’étant plus au pouvoir, pour poignarder la Nation, pour faire le jeu de nos pires prédateurs, des alliés de nos bourreaux, de ceux-là qui depuis la Cyrénaïque jusqu’au Kénédougou en passant par le Gourma ont apporté le malheur, le sang, le feu et les larmes sur nos terres, sont chacun devant sa conscience.

Mais la lutte du Mali ne s’arrête pas. Elle peut même s’accélérer et se compliquer pour nos ennemis en voulant s’attaquer honteusement à ceux qui ont choisi le Mali au-dessus de leurs personnes et de tout.

Ali DIARRA
Source : La Lettre du Mali