La France aime-t-elle vraiment l’Afrique ? François Hollande était-il vraiment désintéressé quand il se précipitait au Mali pour contrer l’avancée des islamistes ?

Au-delà de la portée salutaire de cet acte militaire, n’y avait-il pas, n’y a-t-il pas, des arrière-pensées ? La relation France-MNLA est-elle exempte de tout soupçon ? J’ai l’impression que la France se comporte avec l’Afrique comme la souris qui, en nous rongeant les orteils, souffle dessus pour ne pas nous réveiller. Qu’en pensez-vous ?

Mes échanges sur cette question avec des internautes…

Alioune Badara Ndiaye Un point sur lequel j’ai toujours voulu que les Africains prennent la parfaite mesure. Il va de soi que le seul but des français est de faire main basse sur les ressources en gaz et pétrole de cette partie du territoire malien. On a entendu le pauvre Sanogo réclamer des armes et non une intervention française. Lui il avait compris. tout a été planifié: les forces aériennes françaises larquent les bombes et les militaires tchadiens se chargent de l’opération terrestre (pourquoi pas les maliens?) C’est clair. A la fin des opérations, les tchadiens se retirent, les français s’installent.
En demandant aux autorités maliennes de négocier avec le MNLA on sent l’arnaque de la France car à la table des négociation Assawad viendra avec des points précis dictés par Hollande et dans quelques mois ce qu’on verra c’est la présence des groupes français comme Mobil, Areva qui auront en charge l’exploitation du gaz et du pétrole dans cette zone. Qui aide qui alors?

Siddick MINGA C’est bien l’Afrique qui aide la Grande France
Pauvres de nous, malheureux Africains,
Qui nous nourrissons de grands rêves sains
Vite assassinés par la désespérance
Entretenue par nos dirigeants frileux
Qui se moquent de tous nos vœux,
Intéressés par leurs propres sorts
Qu’ils construisent sur nos corps !!!!

jean marius d’alexandris l’Afrique est ambigüe. D’un coté elle veut s’émanciper de l’esprit colonialiste qui malheureusement est très imprégné dans la société civile, de l’autre coté elle copie son ancienne colonie la prenant comme modèle. l’Afrique doit être aux Africains, bâtie par les Africains. la culture européenne ne convient pas à l’Afrique. les Africains qui cherchent l’eldorado en Europe doivent être averti qu’ils vont tout simplement déplacer le problème en devenant  » esclave » d’une économie catastrophique de cette Europe. A Dakar le travail est partout sur tous les trottoirs dans toutes les rues de jour comme de nuit.
l’économie de marché est dans la ville. En Europe les commerces se sauvent à 15/20kms des villes qui se meurent . les rues sont vides de commerce et vers 20H00 du soir la ville est déserte. tout est illusion.

Siddick MINGA Oui, l’Afrique est ambiguë. C’est tellement vrai !!! Savons-nous vraiment ce que nous voulons ? Avons-nous toujours une claire conscience de ce que nous voulons faire de notre indépendance, de notre liberté, de notre vie ? Rien n’est moins sûr, hélas !

jean marius d’alexandris Tu vas sur le cours lafayette de Toulon connu dans le monde entier pour son marché du matin .
l’après midi les stands sont tous africains qui arrivent à gagner juste de quoi vivre et se loger. Pourtant certains ont des niveaux d’études supérieures. l’ingénierie africaine se sauve.
Aujourd’hui l’Afrique est déclarée comme étant le continent qui va sauver les autres continents, notre eldorado. un horticulteur produit en Afrique des fleurs en vidant le lac d’eau propre et en rejetant à la place de l’eau pourrie. Pourquoi l’Afrique laisse t elle faire cela?

Siddick MINGA Cela n’est que vérité ! Il y a que certains jeunes africains sous-estiment le potentiel de leur continent. C’est dommage.
Mais nos dirigeants sont en grande partie responsables de cette saignée vers l' »eldorado ». Eux qui ne supportent pas de contre-pouvoir, eux qui sont allergiques aux critiques, eux qui ont une soldatesque à la gâchette facile… Mais demain, c’est sûr, un autre soleil se lèvera…

Marc Rotgé- Ribes Il était question de savoir si le MALI devait devenir une base de l’Islamisme radical et un repaire terroriste?
Je ne pense pas que les habitants de GAO et du Nord Mali ont apprécié la dictature théologique de ces Messieurs! La France se devait d’intervenir.
Pour la suite des événements, la diplomatie franco- africaine n’a jamais été un exemple de vertu et il n’est pas sain d’exonérer les pouvoirs politiques de ces pays Africains! Tous ont bradé leurs ressources naturelles à des multinationales en échange de prébendes et autres royalties : Qu’ont ils fait de leur Indépendance depuis 50 ans?Tout à fait d’accord avec vous, cher Monsieur Siddick MINGA!
Les Peuples doivent enfin prendre la mesure de leur poids dans la marche des affaires publiques de leur pays! cesser de geindre, et croire enfin à leurs propres ressources humaines .
Il faut encourager les jeunes Africains a avoir confiance en leur avenir, en les incitant à se relever les manches! à mettre leurs mains dans le cambouis!à s’engager dans des actions concrètes localement. ASEFCE s’efforcera d’agir en ce sens!

Siddick MINGA Excellent regard ! je n’ai jamais mis en cause les pays occidentaux dans les relations bancales et boiteuses qu’ils entretiennent avec les dirigeants de notre continent. Mon vieil article écrit dans le sillage des fêtes de « cinquantenaire » en témoigne : http://www.africultures.com/php/?nav=article&no=9870
Merci pour cet apport.

Dénètem Touam Bona Il faudrait peut être que les Africains (issus de l’ancien empire français) sortent de l’affectif, arrêtent d’attendre amour et reconnaissance de l’ancienne puissance tutélaire. La France, c’est à dire l’Etat français, n’est pas une personne mais une puissance, qui, comme toute autre, cherche d’abord à accroître sa propre puissance. La culture, en l’occurrence la francophonie, est un élément de cette puissance, du « rayonnement » d’un Etat (soft power des USA par exemple). Il est vrai que l' »amour » a été l’un des principaux arguments de notre « République coloniale » : la République aimait ses colonies comme une « Mère », la colonisation se présentait comme une mission philanthropique (« mission civilisatrice »).
Aujourd’hui encore, bien des subsahariens, bien des Algériens… ont la nostalgie de cet « amour ». C’est qu’ils oublient que même lorsqu’il emploie un langage d’amour, le « puissant » est toujours un prédateur, et la séduction la plus terrible des armes. La « Françafrique », du moins ce qu’il en reste, se nourrit en partie de ce « désir de France », de cette attente amoureuse. Il est temps de couper le cordon, pour nouer des relations un peu plus saines, sans affect…
Quant à savoir si une puissance (qu’elle soit asiatique, africaine ou européenne) peut faire preuve de désintéressement, j’ai bien peur que cela soit contradictoire avec l’essence même d’une puissance (« raison d’Etat », « défense des intérêts nationaux », etc.) qui est de ne poursuivre, quelles que soient ses mesures politiques et ses déclarations officielles, que son seul déploiement. D’où le rôle vital, pour la démocratie, de la critique exercée par les journalistes, citoyens, ONG, etc. face aux abus de la puissance étatique. Mais encore faut-il que l’indépendance des médias (vis à vis des Etats, multinationales, etc.) soit assurée et que la voix des citoyens soit audible…

Siddick MINGA Eh oui !!! Comme quoi, la fin du tunnel de nos désillusions n’est pas pour demain. Je ne peux qu’être d’accord avec vous cher Monsieur Bona. Ce sont les intérêts qui justifient la force utilisée ici ou là. Sans intérêt en vue, il ne saurait y avoir de rêve de puissance. C’est la maîtrise par nous de ce que l’autre a de vital qui nous donne notre aura de déité. Je ne peux me proclamer puissant que si toi tu es faible. Alors si j’ai les moyens de t’affaiblir, je le fais « sans affect ». C’est la loi de l’impérialisme qui guide les multinationales et les nations qu’elles représentent.
Les journalistes devraient jouer franchement leur rôle de sentinelle en interpellant adroitement ces dirigeants africains dont la conscience est anesthésiée par le rêve d’éternité que leur vendent des mentors occidentaux qui sont de plus en plus critiqués par leurs propres peuples…
Mais on a en Afrique de plus en plus de journalistes arrivistes qui avilissent la profession en vendant leurs âmes au diable. Pour des miettes. Quitte a changer de camp, quand l’assiette se vide du côté où ils se trouvent. Mais il n’y a pas à désespérer… Merci pour votre contribution très éclairée.

Philippe Evanno • Il y a forcément des intérêts nationaux français dans cette intervention. Et, d’un point de vue français, c’est heureux. Mais pas sans tenir compte de la nécessité de rétablir la souveraineté malienne. Le jeu est donc, pour cette fois, équilibré.
D’un côté, il y a l’approvisionnement énergétique de la France, la sécurité d’AREVA au Niger et la possible concession à ce groupe de Faléa au sud-ouest du Mali, d’autre autre côté, il y a la bataille pour le contrôle du bassin pétrolier de Taoudéni, entre les Mauritaniens et les Algériens, Total pouvant être intéressé par certains blocs. Cependant, l’intérêt d’un retour à la souveraineté et à la sécurité pour l’ensemble des Maliens est plus fort que le coût d’un accord avec les populations nomades et semi-nomades du nord, dont les Touaregs sont les plus visibles et militairement engagés, mais ils ne sont pas les seuls. Cela sera d’autant moins difficile que le Pacte national de 1992 et les accords d’Alger de 2006 n’ont été que très partiellement appliqués : il suffit d’arriver à une réactualisation de ces accords.
C’est une fois un accord passé avec les Touaregs (ces jours-ci espérons-le) que l’élection présidentielle pourra avoir lieu, ce qui conditionne le versement des fonds internationaux.
La formation d’unités de l’armée malienne (par l’Union Européenne sous commandement français) – car aujourd’hui, l’armée malienne est une fiction entretenue par la communication de l’armée française – et le retour de la sécurité permettent d’envisager un développement à court terme de l’exploitation minière.
Pour mémoire, la France arrive derrière le Canada ou l’Australie parmi les exploitants miniers de la sous-région : elle a des intérêts, mais ils sont autant géopolitiques et de sécurité intérieure qu’économiques.
Je vous recommande sur cette question de télécharger les numéros 0, 1 et surtout 1-1 de Prospective Africaine (en français et en anglais) sur http://www.prospectiveafricaine.com

Faustin Moukala • Pourquoi attendre de la France qu’il ait des ‘sentiments’? Un pays (quel qu’il soit…) n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts. C’est aux pays africains qu’il revient de faire valoir les leurs pour équilibrer la relation complexe et complexée qu’ils entretiennent avec la France.

Thierry KHONDE • L’Afrique doit prendre sa responsabilité. L’exemple de la Chine, Brésil, l’Inde… doit inspirer nos dirigeants. Nous intello, nous devons comprendre que nous avons une responsabilité morale devant la corruption qui est l’une des maladies d’Afrique.
‘’Les spécialistes du développement s’accordent à dire que le plus grand mal qui ronge l’Afrique et qui freine sa croissance est la corruption’’. Le fait que nos dirigeants ne voient que leurs intérêts personnels et égoïstes, le ‘’Colon’’ en profite pour nous faire gober les imbécilités.
La libération de l’impérialisme du puissant colon est dans la lutte contre la corruption discrète qui exige de la détermination et de l’engagement de la part des dirigeants et des institutions, comme en matière de politiques, au niveau sectoriel, et — surtout — une responsabilisation accrue et la participation des citoyens’, sinon, nous resterons des enfants…

Stanis NKUNDIYE • Chers amis, je crois que la question n’est pas de savoir si la France aime l’Afrique. De mon point de vue, nous devons nous demander si réellement les Africains aiment l’Afrique et travaillent pour l’intérêt du continent.
Tout le monde a vu venir les islamistes. Tout le monde a vu comment ils se sont comportés à Tombouctou. Aucun dirigeant africain n’a bronché, jusqu’à ce que la France, dont certains intérêts étaient menacés, s’est jetée à l’eau. je ne condamne pas la France pour cela. J’interpelle les dirigeants africains hypocrites, égoïstes qui vendent le continent aux multinationales, justes pour leurs propres intérêts et non ceux des peuples pris en otage. Travaillons dès maintenant à la libération totale de l’Afrique car j’estime que les puisances colonisatrices sont moins condamnables que les dirigeants pilleurs et dictateurs invétérés.

Siddick MINGA • Hé oui !!! C’est si bien dit, quand M. Moukala parle de « relations complexes et complexées » que les pays africains entretiennent avec la France.
C’est vrai que nos dirigeants n’ont jamais vraiment voulu que « le cordon ombilical » soit rompu entre eux et le pouvoir français. Bien au contraire, ils cherchent à forcer les relations pour se positionner comme des « amis personnels » du Maître de l’Élysée. Ils se sentent plus forts à côté de lui. Parce qu’ils veulent être toujours plus forts que les institutions de leurs pays. Parce qu’ils savent que s’ils défendent les intérêts de la France, la France les défendra quand ils tordront le cou aux institutions en papier qu’ils fabriquent en connaissance de cause, ou quand contre eux le peuple se rebellera.
Des chefs d’État comme comme Dioncounda Traoré du Mali, qui prennent les décisions les plus importantes concernant leurs pays seulement quand ils sont à l’étranger, font de leurs territoires le ventre mou du continent et cela ne peut qu’encourager la France à renforcer sa tutelle. Pour défendre ses intérêts bien sûr !
C’est triste à dire, mais la génération de dirigeants qui « décomplexera » les relations avec la Grande France n’est pas pour demain. Même les grands opposants qui crient sur tous les toits leur rage contre le néocolonialisme et l’impérialisme, quand ils accèdent au pouvoir, ils se font entourer de conseillers français, d’avocats français, de consultants français. Et, petit à petit, de nouveaux types de liens se tissent, créant de nouvelles formes de dépendance. Et le serpent se mord la queue !
Voilà pourquoi je ne me lasserai jamais de dire que nous n’avons pas à nous en prendre au Français – aux Occidentaux plus généralement – mais à nous-mêmes. Nous qui proclamons chaque année notre maturité tout en donnant la preuve du contraire, pour éviter que notre Protecteur Suprême, le président de la Grande France, ne nous abandonne à nous-mêmes. Nous qui nous complaisons dans notre destin d’éternels pleurnichards. Nous qui avons plus confiance aux autres et qui croyons que les nôtres sont des maudits, des damnés, parce qu’ils sont trop critiques à notre égard, qu’ils ont la plume trop dure contre nous, qu’ils ont la langue trop amère parlant de nous… Oui, nous les complexés, nous ne pouvons entretenir avec la France que des relations consciemment ambiguës, incompréhensibles pour les simples citoyens qui se perdent entre nos discours et nos actes.
Comment se développer dans ces conditions ?

D’autre part, je suis parfaitement d’accord avec vous M. Nkundiyé. Et c’est bien cela qui est écœurant ! Depuis janvier 2012, la guerre du Nord a commencé. Les djihadistes se sont vite joints aux rebelles qu’ils ont fini chasser des territoires arrachés à l’armée malienne. Une armée dont le pouvoir d’alors continuait de chanter la bravoure pendant que, sans armes ni munitions, elle s’évanouissait dans la nature, laissant le champ libre aux ennemis. Aucun dirigeant africain n’a daigné alors levé le petit en effet… La CEDEAO a fanfaronné des mois durant avec des discours creux. On annonçait chaque jour l’arrivée « prochaine » des forces de la CEDEAO jusqu’à ce que l’attaque de Konna, en janvier 2013, relève la grave fragilité du pouvoir malien. Alors la France a accouru. Les Africains ont suivi, mais après combien de temps !?!
Nos dirigeants font honte à l’Afrique ! Il n’y a qu’à voir toute l’hésitation dont on fait preuve aujourd’hui pour entrer à Kidal, juste parce que la France refuse que l’armée malienne entre à Kidal. Quel dirigeant africain ayant ses soldats au Mali s’est levé pour s’opposer aux propos de François Hollande qui infantilisent le Mali ? Quel politicien malien d’envergure a dit à haute et intelligible voix « Non » ? Pourquoi ? Complexe de castration ! C’est triste, n’est-ce pas ?

Philippe Evanno • Dans l’affaire malienne, nous ne sommes plus dans un tête à tête franco-malien.

Le capitaine Sanogo a été formé à fort Bragg et pas à Saint-Cyr. Lors de l’attaque de Konna, si la France n’était pas intervenue, les rebelles avaient prévu de prendre Sévaré et, le vendredi, d’être à Mopti pour la prière pendant que le capitaine Sanogo reprenait les rênes du pouvoir à Bamako.

Il y a au moins deux puissances qui interviennent fortement au Mali : les Etats-Unis et l’Algérie, la France n’étant que partiellement en accord avec ces deux pays.

Il faut se souvenir que vers le 20 décembre dernier, Ançar Eddine (le mouvement d’Iyad Ag Ghali, pas celui de cheick Haïdara) a fait une offre de négociation : abandon de l’indépendance, négociation de l’autonomie, cessation des hostilités et retournement éventuel contre AQMI et le MUJAO.

La réponse de Bamako a été un refus net. Pourtant diverses informations accréditent l’hypothèse que cette offre ait été faite en accord avec Washington et Alger.

Lorsque le 7 janvier dernier, Itad Ag Ghali annonce la reprise de la guerre, n’agit-il pas en accord avec eux ?

L’intervention française perturbe les plans américains qui privilégiaient une solution politique, quelle qu’elle soit, à une solution militaire (ce qui peut tout a fait se défendre mais qui revenait à imposer la solution politique par une avancée brutale de la rébellion).

L’intervention française ne peut bien se terminer pour tout le monde que si l’on arrive rapidement à une solution politique et cela dépend des Maliens et de personne d’autre : l’insistance des autorités française à arriver vite à l’élection peut être prise comme une ingérence dans les affaire intérieures du pays, mais elle peut aussi être interprétée d’une toute autre manière : « sans vous on ne peut pas aboutir ».

Comme toute crise majeure, le résultat final dépend uniquement du courage et de la lucidité des acteurs nationaux. Selon que les Maliens (du Sud comme du Nord) seront lucides et sauront faire la part du feu ou qu’ils se complairont dans des slogans stériles et dans le retour au tribalisme, alors le Malie retrouvera sa grandeur ou sera condamné, d’une manière ou d’une autre, à la balkanisation.

Marc Rotgé- Ribes • Il est assez irritant d’entendre les sempiternelles lamentations des Africains vis à vis de la France!
Pour quitter le giron de l’ancienne puissance coloniale, faudrait il encore que les élites africaines s’intéressent à leurs propres concitoyens au lieu de courtiser l’Occident et ses mirages économiques!.Il est peut être temps que les Africains prennent la parole dans les urnes et au besoin dans la rue!!!Il est temps de cesser le tribalisme qui a maintenu les peuples dans un néo-colonialisme trop heureux de jouer sur les divisions historiques, religieuses,ethniques présents bien avant la colonisation. Les premiers esclavagistes furent les tribus noires, puis arabes et islamo -berbères qui fournirent en esclaves, victimes de rézzou, les portugais, espagnols, français, anglais, hollandais qui les attendaient sagement sur les plages. Le MALI n’est pas aujourd’hui en position de s’imposer car ses gouvernants ont eux mêmes créer les conditions d’affaiblissement de leur Souveraineté et ne parlons pas de la « démocratie »malienne !!!
Alors il est facile de toujours s’en prendre à la France sans avoir le courage de faire son auto-critique! Les africains sont seuls les maîtres de leur destin pour peu qu’ils apprennent à construire une Conscience Politique.
La Chine aujourd’hui ravage l’Afrique, qui ose dénoncer ce nouveau Colonialisme ? Qui ose s’élever contre les privilèges dont jouissent les chinois en Afrique? Qui ose dénoncer les conditions de travail qu’ils imposent aux africains? Qui dénonce leur financement de la corruption au plus haut niveau?Qui ose dénoncer les rizières du Cameroun ou 99% du riz produit est vendu à l’exportation alors que le prix du riz flambent sur les marchés camerounais!!! Qui dénonce les milices des entreprises chinoises qui agressent jusqu’à leur domicile, les rares courageux qui osent dénoncer leurs conditions de travail !!!… et les exemples sont légion! Jusqu’à ce jour, je n’ai rien entendu!

Siddick MINGA • Le Péril Jaune est un autre mal, plus insidieux, dont on ne prendra conscience du ravage que lorsque, comme un énorme python, après s’être bien enroulé autour de sa proie, l’Afrique, il sera en train de l’étirer pour le vider de son dernier souffle de vie. Les crises récurrentes qui occupent notre intellect ne nous permettent donc pas encore de nous concentrer sur le cas chinois. Quoique…
Revenant sur le cas malien, il faut dire qu’il y a trop de poudre qu’on nous jette aux yeux ! Tant du côté des Occidentaux qui ne sont pas toujours de mauvaise foi, que du côté des autorités maliennes (?) qui veulent toujours donner l’impression qu’ils ont quelque pouvoir. Attendons de voir si les élections auront lieu le 28 juillet prochain et comment elles seront organisées, pour nous faire une idée de tout ce qui se dit aujourd’hui ici et là.
Il est clair que faire allusion aux relations France-Afrique éveille toujours de vieilles susceptibilités et entraîne dans des débats souvent creux qui font perdre de vue l’essentiel des préoccupations qui ont amené à faire cette allusion.
A la base, mon propos était simple : la France, en intervenant au Mali, n’avait-elle pas pour priorités la libération de ses otages et la protection de ses « amis Touaregs » ? Même si, former l’armée malienne peut être présenté comme l’expression du souci français d’offrir au Mali une armée digne, républicaine et vraiment capable.
Les sempiternelles jérémiades sur « le néocolonialisme », « l’impérialisme », « l’exploitation » dans lesquelles on victimise toujours l’Afrique, je les ai toujours rejetées ! Parce que pour moi, les dirigeants africains n’ont pas cinq ans quand ils sont élus à la tête de leurs pays respectifs. Quand, par exemple, un président qui a 45 ans en venant au pouvoir attend de faire 25 ans pour dire que son pays est devenu mature, je me demande si lui-même n’était pas déjà assez mature en prenant la tête de son pays. On utilise toujours des faux-fuyants pour justifier des maladresses, des incongruités, des turpitudes, des malversations, parfois bien organisées à dessein, dans des buts bien définis… On prend les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages.
Des intellectuels africains trahissent même leur conscience en se mettant au service de ces dirigeants « croque-morts » comme idéologues ! Et on veut toujours faire croire au peuple qu’on tâtonne parce qu’on n’a pas encore assez d’expérience alors qu’on demandait à ce même peuple de nous choisir parce que nous avons plus d’expérience que « les autres ».
NON ! La France n’est pas responsable des misères de l’Afrique ! L’Occident n’a rien fait. C’est nous-mêmes qui ne savons pas ce que nous voulons. C’est nous qui nous prostituons avec les colonisateurs pour mieux exploiter nos peuples.
« Les sempiternelles lamentations des Africains vis à vis de la France » sont l’expression lamentable de l’hypocrisie ou de la mauvaise foi de certains Africains qui se font abusivement appelés « intellectuels ».
Prenons le temps de nous regarder dans un miroir pour voir nos taches, nos boutons, nos malformations, et arrêtons de dire que notre mal ne vient que des autres.

Marc Rotgé- Ribes • Merci pour votre clairvoyance! Rejoignez nous dans la construction d’Afrique Solidarite-Emploi-Formation ASEFCE .Nous avons besoin d’esprits libres,tel que le vôtre.
Cordialement

Siddick MINGA • C’est vous qui êtes à remercier ! Je serai toujours à la disposition de tous les esprits éclairés avec qui je pourrai apprendre davantage. Merci encore.
Amicalement.

Seyni Anfani • je suis d’avis avec toi et c’est pourquoi l’armée malienne doit nécessairement trouver les moyens d’étouffer le MNLA. a la lumière de ce qui se passe le MNLA n’est que la representation de la france au Mali. en fait la france revendique l’azawad par l’intermédiaire du MNLA. c’est triste pour le mali et les drigeants surtout

Siddick MINGA • C’est justement ce que certaines personnes ne veulent pas entendre ! Et pourtant, tout porte à croire que très officieusement, la France serait pour l’Azawad, comme État indépendant ou comme territoire autonome. Attendons de voir.

Philippe Evanno • Je ne crois pas du tout que la France privilégie le MNLA. En réalité, la question qui se pose aujourd’hui et qui est une conséquence de la période coloniale, c’est que les populations du nord (Touaregs, Arabes Bérabiches, Maures entre autres) ne se trouvent dans le Mali actuel que parce que les différentes composantes de l’armée française, à la fin du 19e siècle et au début du 20e, ont couru le plus vite possible les unes vers le sud à partir d’Alger, les autres vers le nord à partir de la côte du golfe de Guinée et ont tracé des frontières artificielles qui ont failli ne pas être celle de la décolonisation.

N’oublions pas que de 1956 à 1961 le nord du Mali, l’est de la Mauritanie, le nord du Niger et le sud algérien forment l’Office central des régions sahariennes et que c’est la question de la transformation de l’OCRS en Etat autonome qui prolonge la guerre d’Algérie.

Lorsque le putsch d’Alger a lieu, de Gaulle perd toute possibilité de créer cet Etat et on aboutit au retrait des départements du sud algérien de l’OCRS en novembre 1961 qui permet la signature des accord d’Evian le 19 mars 1962. A partir de là, le nord du Mali devient immédiatement un problème pour le gouvernement central malien.

Il est temps de sortir de la colonisation et de trouver les voies et moyens de faire des habitants du nord du Mali, d’où qu’ils viennent, des Maliens à part entière. En outre, on retrouve au Mali, au Niger, en Mauritanie, au Tchad, en Libye, en Algérie, le même problème qui est, très loin de là, la cause du génocide rwandais ; la capacité des Etats à faire coexister des populations nomades et semi-nomades avec des populations sédentaires.

C’est la vraie question.

Pour finir, la France a un vrai problème de gestion de son immigration et les dérives vers un Islam radical que l’on trouve dans tous les pays d’Afrique se retrouvent transposées directement en France. La France a donc un intérêt vital à ce que ces pays connaissent un développement économique et social réel, développement qui a été fort des indépendances à la crise pétrolière du début des années 70, crise qui s’est trouvée renforcée par la relance de la lutte Est-Ouest sur le continent africain. Songez à l’effondrement des universités d’Afrique de l’Ouest (entre autres) entre 1973 et le milieu des années 90.

Aujourd’hui, les cadres africains formées partout dans le monde reviennent en Afrique et les universités africaines retrouvent les unes après les autres leur niveau d’il y a 40 ans et même au-delà.

Regardons vers l’avenir : l’Afrique devient le continent du développement. La colonisation est un passé révolu, la décolonisation est en train de le devenir : ce qui compte, c’est l’avenir et c’est à nous tous de le construire. Si la France en est, c’est tant mieux. Mais ce qui compte avant tout, c’est que le Mali en soit.

Siddick MINGA • Excellent rappel historique ! Merci. Je suis convaincu qu’avec vous, nous pouvons beaucoup apprendre. Pourriez-vous développez mieux l’attitude de la France vis-à-vis du MNLA ? Nous avons bien compris l’affaire de l’OCRS. Mais comment expliquer aujourd’hui l’attitude condescendante de la France face aux Touaregs du MNLA que des voix officielles de l’Hexagone n’ont pas hésité à appeler ouvertement leurs « amis », choquant ainsi l’opinion publique malienne pour qui libérer le Mali c’est le libérer et des islamistes et des indépendantistes armés ? Pourquoi François Hollande a-t-il proposé que les autorités administratives entrent à Kidal sans l’armée malienne, pour l’organisation des élections et que ce n’est qu’après que le Mali pourra faire entrer l’armée dans cette ville ? Votre éclairage pourrait nous être nécessaire.

(A suivre)